VILLENEUVOIS CÉLÈBRES

 

AMIRAL RAOUL CASTEX

C’est un nom de rue à Villeneuve, une maison aussi. Mais quel Villeneuvois connaît vraiment l’Amiral Raoul Castex, l’enfant du pays ?


Raoul Castex est né à Saint-Omer en 1878. Il est le petit-fils de Jean-Patrice Castex, jeune paysan pauvre qui devint officier (capitaine) et fut maire de Villeneuve-de-Rivière de 1867 à 1878. Il est le fils de Henri-Charles Castex, général de division.


Il entre à l’école navale à 18 ans et sort major de sa promotion. En 1921, il devient chef du Service historique de la Marine qu’il avait contribué à créer dès 1919. En 1928, il est nommé contre-amiral, puis prend rang au grade d’amiral en 1935. Il prend sa retraite en 1939. En 1959, il est élevé au rang de Grand-Croix de la Légion d’Honneur.


Ses grandes qualités intellectuelles valurent à Raoul Castex d’être nommé en 1936 directeur du Collège des Hautes Etudes de la Défense Nationale (l’actuel IHEDN) par Daladier. Le projet de ce Collège, que l’Amiral porta de bout en bout, s’opposant même au maréchal Pétain, était d’ouvrir les études à des domaines tels que l’économie et l’Histoire, perspective totalement inédite de la formation militaire.

Grand officier, excellent marin, visionnaire, Raoul Castex était un penseur de la guerre. Dans ses oeuvres, sa vision de l’armement et de la stratégie dessine une perspective globale de la défense.

Son premier livre Le Grand Etat-Major Naval parut en 1909. Entre 1929 et 1935, il publia ses Théories Stratégiques, somme monumentale témoignant de son génie militaire, éditée en plusieurs langues.

Après la guerre, amiral en retraite, il publia des articles dans diverses revues et donna des conférences, après quoi il se retira à Villeneuve-de-Rivière, fief de sa famille. C’est là qu’il s’éteint le 10 janvier 1968 à l’âge de 89 ans.


L’Armée se souvient de l’Amiral Castex. Des articles d’hommage sont parus en 2018 et dans les revues spécialisées de la Défense, et un buste le représentant a été inauguré le 10 janvier 2018 dans la coursive qui porte son nom au Centre des Hautes Etudes Militaires (Ecole Militaire de Paris).

Villeneuve a également célébré ce grand homme le 7 février 1987 à l’occasion du 50 ème anniversaire de la création de l’Institut des Hautes Ecoles de la Défense Nationale dont l’Amiral Castex avait été le premier directeur. Une importante cérémonie avait eu lieu dans notre village en présence de hautes autorités militaires qui lui rendirent hommage.

En guise de conclusion, citons un historien et politologue français, Hervé Coutau-Bégarie, qui a publié "Castex, ce stratège inconnu" : « Castex est bien au sommet de la pensée stratégique navale et l’un des très grands noms de la pensée stratégique tout court ».

De nombreux articles et sites Internet vous permettront d’en savoir plus sur l’Amiral Castex.

Nous vous invitons à consulter par exemple :
- le site de la Marine Nationale : www.colsbleus.fr (cf. le numéro 3065 de la revue)
- un site non-officiel sur l’école navale richement documenté (biographie, extraits d’articles originaux, photographies) : http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_castex.htm
- la biographie de l’Amiral par Hervé Coutau-Bégarie : Castex, ce stratège inconnu, Economica, 1985, et La puissance maritime, Castex et la stratégie navale, Fayard, 1985.
- l’oeuvre principale de Raoul Castex : Théories stratégiques, Economica, réédition 1997.

 



 

 ANSELME ARRIEU

Né le 11 décembre 1884 à Gaudent (Hautes Pyrénées), petit village de la Barousse, il arrive à Villeneuve de Rivière en 1920. Il fait la guerre de 1914, puis une carrière dans l'armée, dans le 88ème Régiment d'infanterie, puis dans la Légion Etrangère où il finit Sergent-Chef.

Conseiller Municipal de mai 1925 à mai 1929, il devient deuxième adjoint en mai 1935.

Ce petit commerçant en mercerie à La Serre, fréquente souvent les Marchés de Saint Gaudens, Montréjeau ou encore Lannemezan.

Depuis la Guerre 1914-1918, il connaissait celui qui deviendra plus tard le capitaine Gabriel Gesse. Tous deux étaient amis, avaient été blessés et prisonniers en Allemagne.

Après la défaite de 1940, Anselme Arrieu se dévoue sans compter à l'arrivée des premiers réfugiés. Il a alors 56 ans.

Lorsqu'en 1941, le Commandant Marcouire vient à Saint Gaudens pour contacter un officier capable d'organiser la résistance dans le secteur, on pense au capitaine Gesse qui accepte avec empressement et pense à son ami de toujours Anselme Arrieu.

En novembre 1941 naît le mouvement de résistance Saint-Gaudinois "COMBAT" avec les premiers noms : Gesse, Pierre, Arrieu, Baldizzone, De Martin, Latapie.

Dès 1942, le gros travail de ce réseau est de trouver des relais et d'organiser des passages vers l'Espagne des aviateurs abattus, résistants recherchés par la Gestapo, qui voulaient poursuivre la lutte en Afrique ou gagner l'Angleterre.

A La Serre de Villeneuve, Anselme Arrieu reçoit, cache pendant quelques jours voire quelques semaines, organise les passages vers la frontière espagnole par la Barousse, quelquefois à pied, quelquefois en train, grâce à la complicité des cheminots de la ligne Montréjeau-Luchon. Officiellement, ces opérations ont concerné 2 800 personnes, mais en réalité plus de 5 000. Dès 1942, le gros travail de ce réseau est de trouver des relais et d'organiser des passages vers l'Espagne des aviateurs abattus, résistants recherchés par la Gestapo, qui voulaient poursuivre la lutte en Afrique ou gagner l'Angleterre.

En janvier 1943 "COMBAT" intègre l'Armée Secrète.

Dans la nuit du 13 au 14 décembre 1943, 100 responsables de la résistance départementale sont arrêtés sur trahison. Le capitaine Gesse est parmi eux. Il tente de d'enfuir, reçoit une balle au dessus du genou, est repris. Il est transporté à l'hôpital de Saint Gaudens et enfermé dans une cellule grillagée.

Encouragé par le docteur OLLE, un groupe de résistants enlève le capitaine et le conduit chez son ami Anselme Arrieu. Malgré les efforts de la Gestapo, Gesse rejoindra le maquis et continuera la lutte avec son équipe.

Cependant, craignant pour lui et sa famille, Anselme Arrieu tente de s'enfuir dans sa Barousse natale. Mais la Gestapo parvient à l'arrêter au moment du départ. Il sera emmené au camp de concentration de Dachau, d'où il ne reviendra pas. Il meurt le 21 décembre 1944 à l'âge de 60 ans.

Son fils Jean continuera la lutte dans la Résistance ; Madame Marie-Blaisine Arrieu, après la déportation de son mari continuera à cacher et héberger d'autres aviateurs en fuite.

 



 DOCTEUR FRANCOIS SEILHAN

Né le 19 février 1887 à Villeneuve de Rivière, François Seilhan est entré au séminaire de Gourdan Polignan à l'âge de 8 ans. A 17 ans il obtient le bac "philo". Il s'inscrit comme étudiant à la faculté de médecine de Toulouse.

Il termine ses études en 1910 et obtient en mars 1911, son diplôme de médecin, à cette date, il est porté sur le tableau d'affichage de l'hôpital de la Grave, comme le plus jeune médecin de France.

Il installe son cabinet dans la maison paternelle (maison ESTAQUE) à Villeneuve de Rivière en 1911, et effectue ses tournées à pied ou à bicyclette.

Il crée à Villeneuve la Société Mutuelle de Secours de St Vincent de Paul, qui était à la fois Sécurité Sociale, Mutuelle et Aide Sociale. Cette association avait pour but :
- De fournir les soins médicaux et les médicaments nécessaires à ses membres participants, malades ou blessés ;
- De payer une indemnité pendant la durée de l'incapacité de travail due aux maladies ou aux blessures dont ils pouvaient être atteints ;
- De leur constituer des pensions de retraite ;

- De fournir à leur famille des soins médicaux ;

- D'accorder aux membres participants malades ou blessés ou infirmes, en cas de besoins urgents, des secours exceptionnels,
- De pourvoir à leurs funérailles.

Contre paiement d'une modique cotisation annuelle de 5 Francs, les adhérents avaient droit à deux visites gratuites par semaine le mercredi et le samedi, après inscription préalable à l'ancienne épicerie rue du Moulin d'Aulné. En dehors de ces jours là, le Docteur Seilhan soignait pratiquement pour 5 Francs par an les malades !

C'était un homme d'aspect froid, bourru, mais très dévoué, effacé, se laissant très souvent attendrir. Pour la petite histoire, un soir d'hiver, vers 20 heures, lors de ses visites, sa voiture est tombée en panne, il n'a pas voulu demander d'aide. Il a continué à pied vers Cuguron et Franquevielle, et ce n'est que fort tard qu'il a accepté qu'une personne le conduise, et sa tournée s'est terminée après minuit.

Le 4 août 1914, il s'engage alors qu'il avait été exempté du service militaire pour insuffisance de poids.

Après un court séjour à l'hôpital militaire de Saint Gaudens et à Cazères au service de la population civile, il est envoyé sur le front des postes de secours puis dans un service de transport. il est libéré en juillet 1919.

En janvier 1920, il s'installe comme médecin généraliste à Montréjeau où il se marie en 1926 avec Mlle Adeline Sabin.

En mai 1960, il prend sa retraite et s'adonne à une passion : la chasse, à propos de laquele il était intarissable. Un jour, s'étant égaré dans un bois dans le quartier des Bourdalats, dans un réflexe de survie, il a tiré des coups de fusil tant qu'il a eu des munitions mais il n'a été retrouvé que le lendemain très affaibli.

Le docteur Seilhan était titulaire de la médaille de vermeil de la gendarmerie française. Il est décédé à Montréjeau le 19 janvier 1971.

 

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